Épisode 1

Qu’est-ce qui me retient de jeûner ?

Publié le 08 Septembre 2025

« Jeûner ? J’y pense… mais je ne suis pas sûr d’en être capable. »
C’est une phrase que j’entends souvent.

Depuis quelques années, le jeûne attire la curiosité. Les médias en parlent, les livres s’y consacrent, et les conversations autour de la machine à café l’évoquent parfois. Les témoignages abondent : regain de vitalité, clarté mentale, légèreté du corps, sentiment de liberté… Pour certains, il s’agit d’un moyen de prendre soin de leur santé ; pour d’autres, d’une expérience spirituelle ou d’un temps de recentrage.

Et pourtant, malgré toutes ces voix enthousiastes, une hésitation persiste. Une petite voix intérieure chuchote : « Et si je n’y arrivais pas ? »
C’est à cette voix que je souhaite m’adresser. Non pour la faire taire, mais pour l’écouter et la comprendre. Car bien souvent, l’obstacle n’est pas réel : ce n’est qu’une peur, une croyance, qui attend simplement d’être éclairée.

Des pensées parasites

Lorsque l’idée du jeûne surgit, certaines réactions apparaissent presque aussitôt :
« Je ne tiendrai jamais plusieurs jours sans manger. »
« Jeûner, c’est contre-nature, le corps a besoin d’énergie chaque jour. »
« Je vais me sentir faible, peut-être même faire un malaise. »

Ces phrases reviennent si souvent qu’elles semblent faire partie du décor. Et elles sont parfaitement normales. Elles ne traduisent pas un refus, mais une inquiétude. On pourrait presque toutes les résumer ainsi : « J’ai besoin d’être rassuré. »

Derrière la peur de ne pas tenir, il y a le besoin d’être accompagné.
Derrière la crainte du malaise, le besoin de comprendre ce qui se passe réellement dans le corps.
Derrière la peur de l’échec, le besoin d’encouragements bienveillants.

Ressentir ces freins ne signifie donc pas que le jeûne n’est pas fait pour toi. Cela révèle simplement un besoin de sécurité et de clarté. Et c’est précisément sur cette base que repose tout accompagnement que je propose : écouter, sécuriser et respecter le rythme de chacun.

Le jeûne, une respiration pour le corps et l’esprit

Le jeûne est souvent perçu comme une pratique extrême : plusieurs jours à ne boire que de l’eau, seul, en lutte contre la faim. Cette image est tenace… et pourtant trompeuse.
Le jeûne n’est ni une privation ni une épreuve imposée au corps. C’est une parenthèse, une respiration qui lui permet de retrouver un équilibre oublié.

Le corps a été conçu pour traverser des périodes sans apport alimentaire. La majorité des personnes dispose de réserves suffisantes pour tenir plusieurs semaines sans danger. Et lorsqu’il est libéré, ne serait-ce que temporairement, du travail incessant de la digestion, il ne s’éteint pas : il se réorganise.

Manger engage deux processus : ingérer les aliments, puis les transformer. Lorsque l’apport s’interrompt, seule la première étape disparaît. La seconde se poursuit autrement : les muscles continuent d’être nourris, les organes restent approvisionnés, et l’énergie circule. Le corps ne s’effondre pas : il puise dans ses réserves profondes et fonctionne avec une énergie venue de l’intérieur.

Ce repos ouvre un espace inédit. L’organisme, allégé de sa charge habituelle, en profite pour nettoyer les tissus, recycler les cellules abîmées, renouveler ce qui doit l’être, et puiser dans ses excédents. Ce processus, appelé autophagie, agit comme un mécanisme naturel de détoxification et de régénération.

Ainsi, le jeûne n’est pas un effort héroïque, mais une opportunité : celle d’offrir au corps une pause bienvenue dans un monde de surconsommation, et de renouer avec une sagesse biologique ancestrale.

Choisir le format qui te correspond

Il existe de nombreuses manières d’entrer dans l’expérience du jeûne. Chacun peut trouver le format qui correspond à ses besoins, à son rythme et à sa sensibilité.

  • Le jeûne intermittent : il consiste à réduire la fenêtre de repas quotidienne, par exemple en mangeant sur 8 heures et en laissant 16 heures de repos au système digestif. C’est une méthode souple, facile à intégrer dans le quotidien, qui procure déjà plus de légèreté et de clarté.

  • Le jeûne de 24 heures : il permet de goûter à l’expérience sans engagement prolongé. Sauter trois repas consécutifs, c’est découvrir de nouvelles sensations et observer le corps différemment.

  • La monodiète : à base de fruits, de bouillons ou d’un aliment unique, elle simplifie l’alimentation et repose le système digestif tout en maintenant un apport. Une manière douce de s’alléger et de préparer le terrain.

  • Le jeûne accompagné : dans un lieu paisible, entouré de personnes bienveillantes, chacun avance à son rythme, au fil de marches douces, de temps de repos et d’échanges. La présence d’un accompagnateur et la préparation par une descente alimentaire progressive rassurent et permettent au corps de vivre cette expérience en douceur.

Faire le premier pas

Alors, pourquoi vouloir « réussir » un jeûne ? Pourquoi se mettre la pression ? Le jeûne n’est pas un examen. Il n’y a pas de note à obtenir, pas de performance à atteindre.
Tu n’as pas besoin de commencer par sept jours à l’eau. Tu n’as même pas besoin de « tenir ».

Tu as simplement besoin de faire un premier pas. Ce pas peut être aussi simple que sauter un repas et observer ce que tu ressens. Essayer une journée de fruits ou de bouillons. Ou simplement t’informer et poser tes questions.

Chaque pas compte. Chaque expérience ouvre une porte vers une meilleure connaissance de toi-même et de tes capacités. Et ce premier pas, tu n’as pas à le faire seul. Mon rôle est de t’offrir un espace sécurisant pour avancer à ton rythme, que ce soit lors d’un séjour de jeûne et randonnée ou à travers un accompagnement plus doux et progressif.